"Ornée d'un réverbère et d'une plaque bleue que le cantonnier repeint tous les ans, la Rue du Poète s'ouvre dans le faubourg nord." Ainsi débute une des évocations de Manosque contenues dans Sur un galet de la mer, ou Sous le regard bleu du Cyclope, qui regroupe des écrits de jeunesse de Giono (1923-1926).
La plaque n'est plus bleue, et ce qui à l'époque était le faubourg nord fait maintenant partie de la vieille ville, mais la Rue du Poète est toujours là.
Le seul habitant de la Rue du Poète que j'ai croisé, sur le pas de sa porte. J'aime à imaginer que c'est lui, le Poète. |
Tandis que, un peu plus à l'est, beaucoup plus au nord, une autre rue au beau nom... |
"Il se pourrait qu’un jour, marchant sur un chemin quelconque, tu traverses, sans t’en douter, une barricade mystérieuse"…
RépondreSupprimerUn endroit qui échappe aux puissances du monde ? Une sorte de lieu d'asile... ?
RépondreSupprimerPour saluer tout à la fois Melville, Giono, Couperin, ainsi que vous bien sûr, cher Anonyme.
J'ai toujours trouvé ces pages de Pour saluer Melville parmi les plus belles de Giono.
RépondreSupprimerEt il me plaît aussi qu'il y adresse un clin d'œil aux Barricades mystérieuses de François Couperin…
Giono écoutait volontiers de la musique de clavecin, dans les enregistrements pionniers de Wanda Landowska (ses sonates de Scarlatti, notamment). Pierre Citron, ami et biographe de Giono, éditeur scientifique d'une partie de ses romans dans la Pléiade, était aussi un fin connaisseur de Couperin: il a signé le volume qui lui est consacré dans la petite collection "Microcosme" des Éditions du Seuil.
Je n'ai pas (encore) lu Pour saluer Melville, merci pour cette recommandation, et ces intéressantes précisions !
RépondreSupprimerJ'ai repéré un "Dictionnaire Giono" sorti en 2016 dans les Classiques Garnier, et qui a l'air fort intéressant. Peut-être le connaissez-vous ?
RépondreSupprimerJuste pour mettre mon grain de sel malgré ma navrante ignorance de Giono (à part Un de Baumugnes), de Melville (à part Bartleby) et de Couperin (à part les extraits accompagnant In girum imus nocte…), je me permets de signaler que Les barricades mystérieuses sert de titre à deux recueils majeurs de la poésie du XXe siècle : l'un de Maurice Blanchard, l'autre d'Olivier Larronde — ce dernier toujours disponible chez Gallimard dans l'édition originale de 1948, à un prix ridicule.
RépondreSupprimerMerci, cher George, pour ces indications ! Il faut dire que ce titre est en lui-même assez fabuleux. C'est aussi le titre d'un joli roman de Sébastien Lapaque, que j'avais mentionné ici.
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