Jour à peine plus jaune sur la pierre et plus long, ne vas-tu pas pouvoir me réparer? Soleil enfin moins timoré, soleil croissant, ressoude-moi ce cœur.
Lumière qui te voûtes pour soulever l'ombre et secouer le froid de tes épaules, je n'ai jamais cherché qu'à te comprendre et t'obéir.
Ce mois de février est celui où tu te redresses très lentement comme un lutteur jeté à terre et qui va l'emporter- soulève moi sur tes épaules, lave-moi de nouveau les yeux que je m'éveille, arrache-moi de terre, que je n'en mâche pas avant le temps comme le lâche que je suis.
Je ne peux plus parler qu'à travers ces fragments pareils à des pierres qu'il faut soulever avec leur part d'ombre et contre quoi l'on heurte, plus épars qu'elles.
On a toujours de très bonnes lectures, je vois, du côté de Clermont-Ferrand
RépondreSupprimerForcément. L'hiver, rude et blanc, y permet de splendides et délicats vagabondages intérieurs.
SupprimerJour à peine plus jaune sur la pierre et plus long,
RépondreSupprimerne vas-tu pas pouvoir me réparer?
Soleil enfin moins timoré, soleil croissant,
ressoude-moi ce cœur.
Lumière qui te voûtes pour soulever l'ombre
et secouer le froid de tes épaules,
je n'ai jamais cherché qu'à te comprendre et t'obéir.
Ce mois de février est celui où tu te redresses
très lentement comme un lutteur jeté à terre
et qui va l'emporter-
soulève moi sur tes épaules,
lave-moi de nouveau les yeux que je m'éveille,
arrache-moi de terre, que je n'en mâche pas
avant le temps comme le lâche que je suis.
Je ne peux plus parler qu'à travers ces fragments pareils
à des pierres qu'il faut soulever avec leur part d'ombre
et contre quoi l'on heurte,
plus épars qu'elles.
Philippe Jaccottet, Pensées sous les nuages
Merci Matthieu pour ce beau poème. Décidément, sous la plume des poètes, février le pâle peut finalement être réconfortant et bien inspirant...
Supprimer