 |
Le Canon des Gobelins, septembre 2019 |
"J'ai longtemps rêvé d'écrire le roman d'un café, ou celui de ses
figurants, qui se déroulerait dans un même lieu, en une seule journée.
Il aurait une adresse vérifiable, qui correspondrait à un établissement
bien réel, et lui donnerait son titre. Je continue à faire des
repérages. J'hésite entre le Général Lafayette, le Varenne, le Wepler,
le Canon des Gobelins. [...]
L'histoire se passerait aujourd'hui, au présent. Je n'y inventerais rien – elle serait écrite au jour le jou
r,
en temps réel, et resterait inachevée. Les personnages, anonymes,
pourraient entrer, sortir, revenir, mais le narrateur, à l'âme de
détective, resterait sur place, du matin au soir, pour enquêter sur le
mystère du lieu et des gens, ordinaires, en prenant des notes. Il
relèverait des indices, minuscules. Traquerait l'invisible. Un roman
immobile, où il ne se passerait rien, que la vie, en morceaux. Une sorte
de journal de bord de l'inaperçu et de l'insaisissable. Ou un poème.
Regardée de près, de très près, la réalité la plus documentaire ne
ressemble-t-elle pas à une fiction – pleine de romanesque ?"
Didier Blonde, Cafés, etc.
Cher Didier Blonde, si vous choisissiez le Canon des Gobelins,
peut-être pourrais-je être une de vos figurantes anonymes, qui sait...
?