Du plateau de Californie, un des points de crête du Chemin des Dames |
"Si je mourais là-bas sur le front de l'armée
Tu pleurerais un jour ô Lou ma bien-aimée
Et puis mon souvenir s'éteindrait comme meurt
Un obus éclatant sur le front de l'armée
Un bel obus semblable aux mimosas en fleur
Et puis ce souvenir éclaté dans l'espace
Couvrirait de mon sang le monde tout entier
La mer les monts les vals et l'étoile qui passe
Les soleils merveilleux mûrissant dans l'espace
Comme font les fruits d'or autour de Baratier"
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, 30 janvier 1915
Le 14 mars 1916, Apollinaire note dans son carnet : "Arrivée dans les tranchées sans abri du bois des Buttes au nord de Pontavert.". 16 mars: "Bombardement épouvantable tout le jour et partie de la nuit. 1 mort à la 4e section." 18 mars: "Je lisais à découvert au centre de ma section, le lisais le Mercure de France, à 4 heures un 150 éclate à 20 mètres, un éclat perce le casque et troue le crâne."
De Craonne, village anéanti lors de l'offensive catastrophique qui débuta le 16 avril 1917 et devenu un des symboles de la tragédie du Chemin des Dames, il ne reste rien...
... ou presque.
Craonnelle |
Dans des chansons aussi, comme la célèbre Chanson de Craonne, interdite en France jusqu'en 1974...
Parmi les lettres des révoltés, ces mots simples et poignants :
Chérie, dites avec moi "A bas la guerre qui nous sépare et vive la Révolution qui en nous amenant la paix nous réunira." Je vous aime et je ne veux pas mourir.
Aujourd'hui, des fleurs bleues poussent à Craonne. |
Magnifique reportage sentimental, chère amie.
RépondreSupprimerMerci, cher Jérôme.
SupprimerOui, poignant ! Comment ont-ils tenu ?
SupprimerCertains ont écrit, des carnets, des poèmes, des lettres. Grâce aux lettres reçues, aussi - la poste, cette consolation de la vie, comme l'a écrit Voltaire. Et puis d'autres n'ont pas tenu.
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