Rue Pirandello |
"J'aimais photographier les gens en pleine action : en train de marcher, de descendre un escalier, de courir, de sauter et, très important, de ne pas regarder l'objectif. J'adorais cette capacité de l'appareil à saisir à l'improviste de l'animé en suspens, l'image de quelqu'un figé dans le temps, son pas suivant, son geste suivant, son mouvement suivant à jamais inachevés. Interrompus, juste comme ça, par moi, avec le simple clic dans un obturateur. Je crois avoir été consciente, même à l'époque, que seule la photographie peut réussir ce tour de magie avec tant d'assurance et de facilité : arrêter le temps, capturer cette milliseconde de notre existence et nous permettre de vivre éternellement."
William Boyd, Les multiples vies d'Amory Clay (Le Seuil)
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