"Au début, elle hésitait à me dire où elle habitait exactement. Quand je
lui avais posé la question, elle m'avait répondu : "A l'hôtel." Nous
nous connaissions depuis deux semaines et, un soir où je lui avais
offert le
Dictionnaire pratique des sciences occultes de Marianne
Verneuil et un roman où il était question d’ésotérisme,
A la mémoire
d'un Ange, elle m'a proposé de la raccompagner jusqu'à cet hôtel.
Il se trouvait au bas de la rue Monge, à la lisière des Gobelins et du
treizième arrondissement. Près d'un demi-siècle a passé et l'on n'habite
plus dans des chambres d'hôtel à Paris comme on le faisait souvent après
la guerre et jusqu'aux années soixante. Geneviève Dalame aura été la
dernière personne que j'ai connue à habiter dans une chambre d'hôtel. Il
me semble aussi qu’au cours de ces années 1963, 1964, le vieux monde
retenait une dernière fois son souffle avant de s'écrouler, comme toutes
ces maisons et tous ces immeubles des faubourgs et de la périphérie que
l'on s'apprêtait à détruire. Il nous aura été donné, à nous qui étions
très jeunes, de vivre encore quelques mois dans les anciens décors."
"Paris est ainsi constellé de points névralgiques et des multiples formes qu'auraient pu prendre nos vies."
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