"Maurice m'a ouverte à la vie, il m'a fait découvrir mon métier, et une façon d'exister. [...]
A nos amours reste le plus beau cadeau de ma vie. Pialat m'a appris à prendre le vent ! Maurice est ma bonne étoile."
"Pialat trimballait une sorte de mal-être en permanence. [...] A la fin, lorsque le père surprend la famille au cours du dîner, c'est le personnage du père, mais c'est aussi Maurice qui s'exprime lorsqu'il dit : "La tristesse durera toujours". Cette mélancolie faisait partie de son quotidien, Maurice était hanté par elle."
"Dans ce film (
Sous le soleil de Satan), il questionnait aussi la notion d'existence. Pourquoi est-on là ? Que fait-on dans ce monde ? Est-ce qu'on sait être utile ? Ce sentiment d'utilité était capital pour lui. Il ne cessait de dire : "J'ai fait tous ces films, mais à quoi ça sert un film ?" Il s'interrogeait sur sa vocation ratée de peintre aussi. D'ailleurs, le suicide de Mouchette est effrayant, se couper la carotide, ce n'est pas rien. Comment peut-on en arriver à se dire : "je suis très jeune, mais je me tue" ? La part sombre de Pialat, sa force de démolition le pousse à être dans un double discours. Il reconnaît le talent et le succès d'un Truffaut qu'il désirait pour lui-même, et à la fois il ne parvenait pas à rentrer dans le moule du metteur en scène reconnu, il se cognait aux limites. Il cherchait sa place, sans cesse. Même s'il se savait respecté, il était envieux de la reconnaissance des autres, et en même temps il détestait faire l'unanimité. Trop d'admiration, trop d'amour, trop de popularité, c'est suspect."
"Avec mon père, nous adorions les westerns et nous ne manquions sous
aucun prétexte les comédies avec Louis de Funès ou les films avec Lino
Ventura. Ah, Lino, mon acteur préféré ! On regardait les classiques du
Ciné-club en noir et blanc. Je me souviens aussi d'un cycle François
Truffaut ;
La Femme d'à côté avec Fanny Ardant et Depardieu m'avait bouleversée. J'étais aller me cacher dans les toilettes pour pleurer."
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