vendredi 27 novembre 2015

Janelas verdes






C'était bien, en avril...
... au Portugal, à Lisbonne...

... rue des fenêtres vertes

mercredi 25 novembre 2015

Gobelins (8) - Matin pâle



Pâle matin de novembre
Du froid hiver le messager
Que n'es-tu un de février ?
 

Le printemps toujours attendre

vendredi 20 novembre 2015

A Paris comme à Brest



"Mais ce n'est plus pareil et tout est abîmé
C'est une pluie de deuil terrible et désolée"



mercredi 18 novembre 2015

"Un temps englouti par l'histoire"


Reflet devant le Reflet Médicis

Et si on allait au cinéma... histoire de faire une parenthèse loin de la réalité, une escapade hors du temps, un pas de côté de 12h55. Car c'est aujourd'hui que sort en salle, pour la première fois dans sa version intégrale, et également en DVD, cet ovni cinématographique vieux de 44 ans, le film mythique de Jacques Rivette, Out 1 (prononcez Out Un, et non pas Out One).

Entre Out 1 et moi, c'est un peu une vieille histoire. Il y a trois ans, je retrouvais, dans une de ces malles aux trésors riches de perles du passé, le coffret VHS offert à ma maman il y a vingt ans, lors de sa sortie, accompagné de l'article du Monde soigneusement découpé qui avait motivé mon cadeau. Je m'étais toujours promis de le lui emprunter pour le visionner, parce que, on le sait bien, aux personnes qu'on aime on offre très souvent des choses soit qu'on connaît et qu'on aime, soit qu'on voudrait soi-même recevoir en cadeau parce qu'on est pratiquement sûr de les aimer. Et puis, d'une chose à l'autre, parce que le vieux magnétoscope ne marche plus très bien, parce qu'on n'a plus de télé depuis des années, parce que lorsqu'il était encore temps on repoussait toujours cette expérience un peu extrême, se le gardant pour plus tard comme un plaisir que, de façon sans doute assez bête, l'on rend soi-même inaccessible, Out 1, finalement, on ne l'a jamais vu. Régulièrement, mais sans trop y croire, on vérifiait les sorties DVD, au cas où. Et on avait fini par se résigner, à se dire que Out 1 ferait à jamais partie de ces occasions manquées, de ces rendez-vous ratés à ranger dans la boîte à regrets.





On ne peut donc que se réjouir que ce bonheur longtemps attendu soit maintenant là, à portée d'écran.   

"C'est un film qui se vit autant qu'il se voit, un shoot de cette liberté inouïe, venue d'un temps englouti par l'histoire, où l'imagination était encore appelée au pouvoir." écrit Isabelle Régnier dans son bel article publié dans Le Monde d'aujourd'hui.

Alors, à nos écrans !

lundi 16 novembre 2015

Je t'aime, ô capitale infâme ! (2)



15 novembre 2015
15 novembre 2015, Paris dit non à la connerie et à la haine

vendredi 13 novembre 2015

Rue Monge (2)


Le 72 rue Monge, où Eric Rohmer a vécu de nombreuses années.

mercredi 11 novembre 2015

"Ils portaient quelque chose d'autre en eux"



"Lassé, voire irrité, Dubost ordonna :
- Prenez note d'un certain nombre de questions auxquelles j'entends que vous répondiez la fois prochaine.
- Cela concerne l'affaire Anastasia-Giacinto, patron ? demanda fielleusement Dietmer.
- Absolument ! Et du même coup votre formation générale. Vous êtes prêt ?
L'autre acquiesça et Dubost, après un sourire amusé, se carra suavement dans son fauteuil en observant le plafond :
- Qu'est-ce qu'une classe sociale ? Les choses se transforment-elles en leur contraire ? Qu'entend-on par "mouvement dialectique" ? Conditions d'existence et "être social". Quel est le moteur de l'histoire ? Qu'est-ce qu'une idéologie ? En quoi le matérialisme du XVIIIe siècle était-il métaphysique ?
Le cœur lourd, Dietmer inscrivit scrupuleusement les questions. Il envisagea de démissionner : l'autre fou, en plus, était marxiste !"



"Une autre vie. Peut-être meilleure. Non, à la réflexion, certainement pas. Même s'ils héritaient de tout le pognon entassé à Fort Knox, cela ne changerait rien parce qu'ils portaient quelque chose d'autre en eux. Pas le goût du malheur, pas vraiment. Mais une disposition pour voir tout ce qu'il y a de moche dans la vie, la vanité de tout effort pour entreprendre une action généreuse malgré - ou contre - le système social. Et puis cet insupportable sentiment de dérision concernant l'existence alors qu'autour d'eux chacun s'agitait en tous sens pour consolider des positions minables et cependant convoitées par d'autres."



lundi 9 novembre 2015

Les automnes de Guillaume


 
Ce matin encore tu étais là
Mon cher Guetteur mélancolique
Ce matin de novembre
Lumineux et doux
Pour me parler de Guillaume
Du temps béni des plages
Guillaume et son Lou adoré
Guillaume et ses fantômes
Guillaume et ses automnes
Son automne éternelle
Sa saison mentale
Guillaume est malade
En cet automne malade et adoré
9 novembre 1918
C'est son dernier automne

Sais-tu mon cher Guetteur
Que le pigeon Le Vaillant
Un de tes ancêtres, qui sait ?
Fut là-bas décoré
Peut-être a-t-il du côté de Verdun
Un jour croisé Guillaume
Avant qu'il soit blessé
Croisé Guy l'artiflot
Tout près du Fort de Vaux

Mon cher Guetteur
Tu es le fils des Saisons
Tu es là au printemps
Tu es là en automne
Tu es le fils du Temps
Tu marques mes matins
Tu dis les souvenirs
Mon cher Guetteur
Dis-moi qui demeure

© Florence M., novembre 2015


jeudi 5 novembre 2015

Les jours mûrs de l'automne


Merton College, 1er novembre 2014

"Avoir vieux livres vieux amis
Jouir des jours mûrs de l'automne
Voilà tous les plaisirs hormis
Celui qui toujours nous étonne"

Guillaume Apollinaire, Le Guetteur mélancolique



Du Pont des Arts, 1er novembre 2015
 

dimanche 1 novembre 2015

Photographies


Pernes-les-Fontaines, circa 1966

"Je ne sais toujours pas dire précisément ce qui m’émeut dans les photos. Elles me parlent de ce qui se vit et se meurt en même temps. Elles me racontent la beauté de l’instant unique qu’on ne revivra jamais. Elles me chantent l’effort vain de l’humain pour retenir la vie. Tracer un trait sur la paroi de la grotte, modeler une glaise, graver le tronc d’un arbre, fixer la lumière sur la pellicule. Écrire un mot. Dire j’étais là, tu étais là."
Isabelle Monnin, Les Gens dans l’enveloppe
 
Paris, printemps 2015

"Je voudrais, si cela est possible, tout consigner.
Je ne suis pas photographe, je prends des photos. C'est comme saisir un objet avec les mains, c'est l'action concrète d'attraper quelque chose.
Je pense aux annuaires téléphoniques de Modiano, aux mille portraits du Kaddish de Boltanski, et même aux archives d'état civil numérisées des Mormons.
La même tentative vaine de conserver des traces matérielles, même infimes, de ce qui fut.
Tout garder, si cela était possible.
Ça a existé, ça a été, regarde, des instants.
Ça a été, ce n'est plus.
Le pour rien de la vie qui se défile.
Un pas dans la neige.
Prendre des photos, recueillir les photos abandonnées par d'autres, ramasser du bois et des pierres, les mettre sous son lit, et chaque soir dégringoler avec le rocher dans la pente."
Isabelle Monnin, Les Gens dans l’enveloppe

Des photos, un roman, une enquête, des chansons