Fin d'août |
dimanche 30 août 2015
jeudi 27 août 2015
Le jour où...(17) - Eté 1969, été 2015
Le jour où, dans l'aimable et foisonnante malle aux trésors de la Librairie Entropie, j'ai vu, au hasard d'un recoin, cette revue qui semblait discrètement et sagement n'attendre qu'une seule chose depuis 46 étés, que je la trouve, je n'ai pas pu, évidemment, ne pas l'acheter.
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trintignant,
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mardi 25 août 2015
Contours effacés
Brantes, été 2014, PTT version volets bleus |
"Aimez-vous le passé
Et rêver d’histoires
Évocatoires
Aux contours effacés ?
Les vieilles chambres
Veuves de pas
Qui sentent tout bas
L’iris et l’ambre ;
La pâleur des portraits,
Les reliques usées
Que des morts ont baisées,
Chère, je voudrais
Qu’elles vous soient chères,
Et vous parlent un peu
D’un cœur poussiéreux
Et plein de mystère."
Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes, Chansons
Ménerbes, été 2015, PTT version volets rouges |
dimanche 23 août 2015
Dimanche d'août
"Il faisait très chaud cet été-là et nous avions la certitude que l’on ne nous retrouverait jamais ici. L’après-midi, nous suivions le remblai et nous repérions l’endroit de la plage où la foule était la plus dense. Alors, nous descendions sur cette plage, à la recherche d’un tout petit espace libre pour nous étendre sur nos serviettes de bain. Jamais nous n’avons été aussi heureux qu’à ces moments-là, perdus dans la foule au parfum d’ambre solaire. Les enfants autour de nous bâtissaient des châteaux de sable et les marchands ambulants enjambaient les corps et proposaient leurs crèmes glacées. Nous étions comme tout le monde, rien ne nous distinguait des autres, ces dimanches d’août."
Patrick Modiano, Dimanches d'août
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vendredi 21 août 2015
Quartiers d'été
20 juillet |
Du 20 juillet au 9 août, itinéraire d'une lune bucolique et méridionale.
26 juillet |
27 juillet |
27 juillet |
3 août |
4 août |
"Il n'y a rien dans le ciel. La lune, toute nue, est seule au milieu de la nuit comme une amande."
Jean Giono, Regain
6 août |
9 août |
Toi qui fais rêver, ô brune
Si pâle, de clair de lune ;
Des heures blanches et lentes
Où les colombes lamentent ;
Le jour efface la lune,
Les blondes se rient des brunes.
Je t'ai onze jours aimée :
L'amour, n'est-ce pas fumée ?
Paul-Jean Toulet, Les Contrerimes, Chansons
samedi 15 août 2015
vendredi 14 août 2015
En plein mois d'août
"Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages
Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août"
Louis Aragon, Les Yeux d'Elsa
mercredi 5 août 2015
Le clocher bleu de Vachères
"Quand le courrier de Banon passe à Vachères, c'est toujours dans les midi.
On a beau partir plus tard de Manosque les jours où les pratiques font passer l'heure, quand on arrive à Vachères, c'est toujours midi.
Réglé comme une horloge.
C'est embêtant, au fond, d'être là au même moment tous les jours.
Michel, qui conduit la patache, a essayé une fois de s'arrêter à la croisée du Revest-des-Brousses, et de "tailler une bavette" avec la Fanette Chabassut, celle qui tient le caboulot des Deux-Singes, puis de repartir tout plan pinet. rien n'y fait. Il voulait voir ; eh bien ! il a vu !
Sitôt après le détour "d'Hôpital", voilà le clocher bleu qui monte au-dessus des bois comme une fleur et, au bout d'un petit moment, voilà sa campane qui sonne l'angélus avec la voix d'une clochasse de bouc."
"Le clocher de Vachères est tout bleu ; on l'a badigeonné de couleur depuis la sacristie jusqu'au petit chapeau de fer. Ça, c'est une idée de ce monsieur du domaine de la Sylvabelle. Il n'a pas voulu en démordre.
- Puisque je vous dis que je paye la couleur, moi, toute la couleur ; et que je paye le peintre, moi ; puisque je vous dis que vous ne payez rien et que je paye tout, moi !
Alors, on l'a laissé faire. Ça n'est pas si vilain et puis, ça se voit de loin...
Ceux qui voyagent dans la voiture du courrier le regardent longtemps, ce clocher bleu, tout en mâchant l'andouillette. Ils le regardent longtemps parce que c'est le dernier clocher avant d'entrer dans le bois, et que, vraiment, à partir d'ici, le temps change.
Voilà : de Manosque à Vachères, c’est colline après colline, on monte d’un côté on descend de l’autre, mais, chaque fois, on descend un peu moins que ce qu’on a monté. Ainsi, peu à peu, la terre vous hausse sans faire semblant. Ceux qui ont déjà fait le voyage deux ou trois fois s’en aperçoivent parce qu’à un moment donné il n’y a plus de champs de légumes, puis, parce que le blé est de plus en plus court, puis, parce qu’on passe sous les premiers châtaigniers, puis, parce qu’on traverse à gué des torrents d’une eau couleur d’herbe et luisante comme de l’huile, puis, parce que enfin, paraît la tige bleue du clocher de Vachères, et que, ça, c’est la borne."
Jean Giono, Regain
Le clocher de Vachères n'a jamais été bleu. Quoique. Le clocher est bleu dans l'imagination et la vision de Giono. C'est la Provence fantasmée, mythique, romanesque, du poète. Qui a toujours raison.
"Regardez-le bien, votre clocher. N'est-il pas bleu ?" avait dit Giono à des écoliers de Vachères en leur montrant le ciel à travers l'ouverture du clocher.
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