dimanche 5 novembre 2017

Promenades (13) - Tout au fond du XIIIe arrondissement (2)



C'était un dimanche d'août. La promenade a commencé près des boulevards extérieurs, quartier Maison-Blanche. Au hasard des rues, on a pu se rendre compte que le treizième arrondissement n'avait rien perdu de son charme paisible de province endormie...

Éblouissement...

Et je ne sais pas vraiment pourquoi m'est venu alors à l'esprit de façon presque lancinante ce vers de Rimbaud :
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien...


Petite ceinture, grand calme...

"On se retrouve souvent seul à Paris au mois d'août et dans des endroits incertains, à l'image de cette saison où l'on a l'impression que le temps s'est arrêté - des endroits qui disparaissent aussitôt que la vie a repris son cours, et la ville son aspect habituel."
Patrick Modiano, Souvenirs dormants (Gallimard, 2017)



Sans même s'en rendre compte, on arrive à la Butte-aux-Cailles, royaume de Miss.Tic, où n'est jamais bien loin le fantôme de la Bièvre.

"Vive les filles de Paris
Vive les filles de la Bièvre
vive les baisers évanouis
Que gardera le rouge à lèvres"
Pierre Mac Orlan

La Tour Albert, ou Gratte-Ciel n°1, première tour de logements de Paris,
édifiée en 1960, et cette chère "usine"...

Retour par mon cher quartier Croulebarbe, déjà évoqué notamment ici...

"Alors Lise, qui ne travaillait point, prit la place d'Étiennette et ce fut elle qui me promena sur les borsd de la Bièvre. Vers midi, quand le soleil était dans son plein nous partions, et, nous tenant par la main, nous nous en allions doucement suivis de Capi. Le printemps fut doux et beau cette année-là, ou tout au moins il m'en est resté un doux et beau souvenir, ce qui est la même chose."
Hector Malot, Sans famille

* * *


J'ai trouvé les citations de Pierre Mac Orlan et Hector Malot dans le très plaisant "Un été sur la Bièvre" d'Adrien Gombeaud.

6 commentaires:

  1. Joli reportage... Vous êtes vous déjà perdue du côté du passage Bourgoin, cher au sniper de Frédéric Fajardie ? Je vous le conseille !

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    1. Merci, cher Matthieu !
      Le passage Bourgoin, non, je n'ai pas encore vagabondé par là. J'en suis pourtant passée pas très loin, lorsqu'il y a un an ou deux je cherchais dans ce secteur Nationale le Passage des Hautes-Formes, un des lieux représenté dans l'adaptation que Tardi a faite du Brouillard au Pont de Tolbiac de Léo Malet. Je fus déçue de constater que ce passage avait disparu, englouti dans un programme de constructions récentes... Mais je viens de lire que Tardi s'était justement inspiré du passage Bourgoin pour dessiner son passage des Hautes-Formes ! Ce sera donc l'occasion d'une nouvelle promenade - et l'occasion aussi de relire Sniper !

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  2. Très belle évocation, merci. De quoi nous redonner des envies de vagabondage dans ce cher XIIIe bien amoché par les "urbanistes "et autres promoteurs.

    Rayon Brouillard au pont de Tolbiac, survit encore la rue Watt... au ciel le plus bas de Paris.

    Bien à vous.

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    1. Merci à vous, cher Promeneur !
      La rue Watt, oui, je l'avais évoquée lors d'une autre promenade où j'avais notamment suivi la trace de Nestor Burma, ici... Elle survit, mais bien différente malgré tout...

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  3. Cher promeneur, à l'occasion, une autre promenade dans le XIIIe : http://missa-sine-nomine.blogspot.fr/2017/05/transformation-du-xiiie-arrondissement-2.html

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    1. Notre cher treizième nous offre en effet des possibilités presque infinies de promenades... Hier, cherchant (et ayant trouvé) l'endroit précis où la Bièvre se jette dans la Seine, j'ai étendu la balade le long des quais et je suis justement passée au pied de cet immeuble aux balcons jaunes !

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