jeudi 25 juillet 2013

Une belle fille comme elle


Au revoir, Bernadette...
(ici dans les Mistons, 1958, son premier film)

Lure


"Quatre maisons fleuries d'orchis jusque sous les tuiles émergent de blés drus et hauts.
C'est entre les collines, là où la chair de la terre se plie en bourrelets gras.
Le sainfoin fleuri saigne dessous les oliviers. Les avettes dansent au
tour des bouleaux gluants de sève douce.
Le surplus d'une fontaine chante en deux sources. Elles tombent du roc et le vent les éparpille. Elles pantèlent sous l'herbe, puis s'unissent et coulent ensemble sur un lit de jonc.
Le vent bourdonne dans les platanes.
Ce sont les Bastides Blanches.
Un débris de hameau, à mi-chemin entre la plaine où ronfle la vie tumultueuse des batteuses à vapeur et le grand désert lavandier, le pays du vent, à l'ombre froide des monts de Lure.
La terre du vent."
Jean Giono, Colline

mardi 23 juillet 2013

23 juillet


Et le 23 juillet, c'est aussi Back to black, two years ago déjà, pour Amy Winehouse.


Et le 23 juillet, c'est aussi les bouquinistes, le Quai des Grands Augustins...


dimanche 14 juillet 2013

dimanche 7 juillet 2013

Sentiment de vide et jour de fête

"Au dessert, les chansons patriotiques d'après la Libéra­tion avaient disparu. Les parents entonnaient "Parlez-moi d'amour", de vieux jeunes gens "Mexico" et les enfants "Ma grand-mère était cow-boy". Nous, on aurait eu trop honte de chanter comme avant "Étoile des neiges". Priés d'en pousser une, on prétendait ne connaître aucune chanson en entier, certains que Brassens et Brel détonneraient dans la béa­titude des fins de repas, qu'il fallait de préférence des chansons que d'autres repas et des larmes essuyées avec le coin de la serviette avaient consacrées. On répugnait farouchement à dévoiler des goûts musicaux qu'ils ne pouvaient comprendre, eux qui ne connaissaient pas un mot d'anglais en dehors de fuck you appris à la Libéra­tion, ignoraient l'existence des Platters et de Bill Haley.
Mais le lendemain, dans le silence de la salle d'études, au sentiment de vide qui nous envahissait, on savait que la veille avait été, même si on s'en défendait, qu'on avait cru rester extérieurs et s'ennuyer, un jour de fête."
Annie Ernaux, Les années

samedi 6 juillet 2013

Je t’aime, ô capitale infâme !

"Le cœur content, je suis monté sur la montagne
D’où l’on peut contempler la ville en son ampleur,
Hôpital, lupanars, purgatoire, enfer, bagne,

Où toute énormité fleurit comme une fleur.
Tu sais bien, ô Satan, patron de ma détresse,
Que je n’allais pas là pour répandre un vain pleur ;

Mais comme un vieux paillard d’une vieille maîtresse,
Je voulais m’enivrer de l’énorme catin
Dont le charme infernal me rajeunit sans cesse.

Que tu dormes encor dans les draps du matin,
Lourde, obscure, enrhumée, ou que tu te pavanes
Dans les voiles du soir passementés d’or fin,

Je t’aime, ô capitale infâme ! Courtisanes
Et bandits, tels souvent vous offrez des plaisirs
Que ne comprennent pas les vulgaires profanes."

Charles Baudelaire, Le Spleen de Paris, Epilogue.
(et photo : Place de l'Hôtel de Ville, Le jardin éphémère, 6 juillet)

lundi 1 juillet 2013

Je me souviens #335

                                                  "Je me souviens que c'est dans un court-métrage de la Nouvelle Vague intitulé Histoire d'eau que Jean-Claude Brialy prononce cette phrase grandiose : "Plus je pédale lentement, moins je vais vite". " (Georges Perec, Je me souviens, n°335).