Le jour de neige où je me suis rendu compte que le nouvel appartement de J. se situait juste en face de l'entrée du Passage Bourgoin, je me suis dit que le hasard faisait bien joliment les choses.
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| De sa fenêtre, Paris, tout blanc tout gris, penche. |
Passage Bourgoin… Il y a longtemps que je n'y suis pas allé. Il me semble bien qu'il aurait, lui aussi, disparu, si ses habitants ne s'étaient pas élevés contre sa démolition. Le XIIIe arrondissement ne ressemble plus guère à Paris, mais Bourgoin se ressemble toujours, une allée droite, avec, de part et d'autre, des petits bâtiments, et de beaux arbres à fleurs. J'ai naguère visité tous ces lieux, où je retrouvais des fantômes… Les passages, les galeries sont autant de pièges à fiction : ils retiennent des trésors d'événements fictifs, auxquels notre imagination donne une réalité furtive.
RépondreSupprimerIl y a, dans chacun de vos articles, ainsi que dans vos photographies, une sorte de vertige mélancolique, une tendre sollicitation de l'esprit, un pouvoir d'évocation irrésistibles :
« Ta main me touche et c'est le soir le bruit y meurt le cœur y bat
Il n'est quartier que tu n'y sois reine à jamais de cette ville »
Vous aurez reconnu Louis Aragon, médiocre laudateur de la police stalinienne, mais souvent talentueux, et touchant, et nostalgique amoureux d'une gracieuse Elsa, sœur de Lili, laquelle s'éprit du grand Maïakovski, suicidé constructiviste… Vous êtes la reine de Paris, que je salue en m'inclinant.
Cher Patrick, merci pour votre visite et vos mots, qui décidément me touchent toujours beaucoup, d'autant plus que je vous sais être, vous aussi, un attentif et poétique piéton de Paris, passant mélancolique des passages et autres ruelles. Je vous salue également, cher Patrick, toujours bienvenu en ces lieux.
SupprimerLe héros du "Sniper" de Fajardie habiait en effet passage Bourgoin...
RépondreSupprimerAh, tu l'as dit dans ton billet précédent sur le quartier !
RépondreSupprimerOui, et c'est toi qui m'avais mise sur la piste !
SupprimerAlzheimer me guette :-(
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