samedi 9 novembre 2013

P... de guerre

Fort de Vaux - Avril 2012
 "Je t’écris ô mon Lou de la hutte en roseaux
Où palpitent d’amour et d’espoir neuf coeurs d’hommes
Les canons font partir leurs obus en monômes
Et j’écoute gémir la forêt sans oiseaux"
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, 1915


Et aussi De toi depuis longtemps je n'ai pas de nouvelles, lu ici par Jean-Louis Trintignant.


"Comme si cela ne suffisait pas, à peine s'étaient-ils extraits de leur cache, il a fallu qu'un chasseur Nieuport vînt à s'écraser et se disloquer en explosant sur la tranchée, tout près de l'abri, multipliant un cataclysme de poussière et de fumée - à travers quoi ils ont pu voir brûler deux aviateurs tués dans le choc et restés démantelés sur leurs sièges, transformés en squelettes grésillants maintenus par leurs courroies. Le jour tombait cependant, qu'on ne voyait d'ailleurs pas tomber dans ce désordre, et au moment de sa chute un calme relatif a paru se rétablir un moment. Il semblait néanmoins qu'on désirât conclure par un dernier déferlement, un final de feu d'artifice, car une canonnade gigantesque a repris : Anthime et Bossis se sont encore trouvés couverts de terre par l'explosion d'un nouvel obus, tombé sur la sape qu’ils venaient à l’instant de quitter et dont la voûte, sous leurs yeux, n'a pas résisté à l'impact."
Jean Echenoz, 14

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