Fort de Vaux - Avril 2012 |
Où palpitent d’amour et d’espoir neuf coeurs d’hommes
Les canons font partir leurs obus en monômes
Et j’écoute gémir la forêt sans oiseaux"
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, 1915
Et aussi De toi depuis longtemps je n'ai pas de nouvelles, lu ici par Jean-Louis Trintignant.
"Comme
si cela ne suffisait pas, à peine s'étaient-ils extraits de leur cache,
il a fallu qu'un chasseur Nieuport vînt à s'écraser et se disloquer en
explosant sur la tranchée, tout près de l'abri, multipliant un
cataclysme de poussière et de fumée - à travers quoi ils ont pu voir
brûler deux aviateurs tués dans le choc et restés démantelés sur leurs
sièges, transformés en squelettes grésillants maintenus par leurs
courroies. Le jour tombait cependant, qu'on ne voyait d'ailleurs pas
tomber dans ce désordre, et au moment de sa chute un calme relatif a
paru se rétablir un moment. Il semblait néanmoins qu'on désirât conclure
par un dernier déferlement, un final de feu d'artifice, car une
canonnade gigantesque a repris : Anthime et Bossis se sont encore
trouvés couverts de terre par l'explosion d'un nouvel obus, tombé sur la
sape qu’ils venaient à l’instant de quitter et dont la voûte, sous
leurs yeux, n'a pas résisté à l'impact."
Jean Echenoz, 14
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