Dans La Sirène du Mississipi, film splendide et bouleversant de François Truffaut adapté de Waltz into Darkness, de William Irish, Belmondo est magnifique et émouvant dans le rôle à contre-emploi de Louis Mahé, lui qui incarnait à l'époque la "virilité rigolarde et flamboyante". (Jean-Marc Lalanne)
"Catherine Deneuve était un mauvais garçon, un voyou qui en avait vu de toutes les couleurs, et Jean-Paul Belmondo, une jeune fille effarouchée qui attend tout de son mariage." (F. Truffaut, 1975)
"Les films américains n'ont jamais été meilleurs que lorsque James Stewart s'y accouplait avec Katherine Hepburn, Cary Grant avec Grace Kelly, Bogart avec Bacall. Avec La Sirène, je compte bien montrer un nouveau tandem prestigieux et fort : Jean-Paul, aussi vivant et fragile qu'un héros stendhalien, et vous, la sirène blonde dont le chant aurait inspiré Giraudoux." (F. Truffaut, 1968, lettre à C. Deneuve).
C'est dans ce film de 1969 que seront échangées pour la première fois, entre Marion-Deneuve et Louis-Belmondo, ces répliques sublimes et éternelles, lors de la scène finale :
- Tu es si belle, quand je te regarde, c'est une souffrance.
- Pourtant, hier tu disais que c'était une joie. - C'est une joie et une souffrance.
Onze ans plus tard, dans Le dernier métro, en une autocitation aux effets de miroir, c'est entre Marion-Deneuve, toujours, et Bernard-Depardieu qu'au cours d'une représentation théâtrale seront prononcées presque mot pour mot les mêmes répliques :
- Tu es belle, Héléna, si belle que te regarder est une souffrance.
- Hier vous disiez que c'était une joie.
- C'est une joie... et une souffrance.
Déclaration d'amour immuable d'un réalisateur à son actrice.