mercredi 16 octobre 2013

Promenades



"Puis nous reprîmes notre chemin. Je repense aujourd'hui très précisément à cela, à ce simple fait d'être deux et de marcher l'un avec l'autre. [...] Comme nous avons marché ensemble ! Ce fut pendant quelques années l’ordinaire de notre vie, de la mienne en tous cas ! L'un un peu plus en avant de l'autre ou un peu en arrière, le plus fréquemment côte à côte et du même pas, ô compagnon ! Évoquant des progressions pareilles et si diverses en tant de lieux différents, tant de paysages, tant de rues, la nuit, le jour, sous la pluie, dans la boue, au soleil, au grand soleil, à Paris - Paris -, à Versailles, à Dieppe, au Moulin d'Andé, à Rome, à Londres, à Luxembourg, à Bangkok, à Séoul, au Philippines, à Bombay, à Paris encore et encore, il me vient l'émotion de Verlaine rappelant dans "Laeti et errabundi" ces jours nombreux, éternels, passés avec Rimbaud :

Nous allions -, vous en souvient-il,
Voyageur où ça disparu ? -
Filant légers dans l'air subtil,
Deux spectres joyeux, on eût cru !

Des paysages, des cités
Posaient pour nos yeux jamais las ;
nos belles curiosités
Eussent mangé tous les atlas.
"

Dominique Noguez, Une année qui commence bien


"Nous promenions notre visage
(Nous fûmes deux, je le maintiens)
Sur maints charmes de paysage,
Ô sœur, y comparant les tiens."

Stéphane Mallarmé, Prose pour des Esseintes

2 commentaires:

  1. Delon… Il ne faut pas lui en vouloir. Il est très seul, sans emploi, totalement décalé : une âme en peine. Quant à moi, j'en veux au cinéma français, incapable de lui donner un dernier grand rôle.
    Mais Florence, non seulement vous avez pris votre envol, mais encore vous planez désormais. Ce lieu est des plus fréquentables. J'admire, je salue, je m'en vais.

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  2. Merci beaucoup, cher Patrick. Vous vous en allez, mais revenez.

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