Le jour où, sur la table d'une librairie, ce livre a accroché mon regard, j'ai ressenti, l'espace d'un instant, comme un sentiment bizarre d'incrédulité mêlée d'une légère angoisse. Savoir que planait sur la famille l'ombre des prospérités du vice était déjà un peu inquiétant, y ajouter la dépravation des mœurs, voilà qui commençait à faire beaucoup. Jusqu'à ce que je me ressaisisse de ce bref accès d'égocentrisme, et que finalement toute ambiguïté soit définitivement levée lorsque j'ai retourné le livre pour lire la quatrième de couverture, car, bien sûr... c'est d'Italie qu'il s'agit ici. Ce récit, sous la forme d'une lettre adressée à "Madame la Comtesse", est extrait de Voyage d'Italie, écrit en 1775.
"Qu’attendre d’une telle nation, et que diraient le Dante, Pétrarque, Machiavel, Michel-Ange et tant d’autres, s’ils revenaient dans cette ancienne patrie des arts et qu’ils vissent l’abjection et l’anéantissement où ils sont maintenant réduits?"
Et, hasard des noms à nouveau, en lisant ce petit recueil on a souri en pensant que, par un étrange clin d’œil du temps, la route du Marquis avait peut-être croisé, qui sait, celle de notre cher Jean-Luc...
"J'ai dit qu'il y avait peu de jolies femmes à Florence. J'eus dans le séjour que j'y fis plusieurs occasions de les voir toutes réunies. Trois étrangères l'emportaient et aucune femme du pays ne pouvait seulement leur être comparée. [...]
La troisième était une autre Anglaise, femme d'un Français nommé Godard, homme d'esprit, auteur de plusieurs bonnes critiques, auquel il était arrivé des aventures fâcheuses."
Portrait de Dante devant Florence et allégorie de la Divine Comédie, par Domenico di Michelino (1465) |
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